Le superbe météore...

Publié le par Pascal Dufrénoy

 

 

 

 

                                   « J’aimerais mieux être un superbe météore, chacun de mes atomes irradiant d’un magnifique éclat, plutôt qu’une planète endormie. La fonction propre de l’homme est de vivre, non d’exister. Je ne gâcherai pas mes jours à tenter de prolonger ma vie. Je veux brûler tout mon temps. »

                                                                                     Jack London

 

Le vagabond des étoiles…      

 

                            La page blanche… Et la courbature qui vous vrille la nuque… Combien d’entre-nous ont-ils connu cette sensation ? Les livres nous apportent leurs histoires et nous… Lecteurs… Apportons notre vie et nos expériences dans chaque lecture… Tout ceci est beaucoup plus compliqué que le simple phénomène de l’identification, à ce prodige, je préférerai le terme d’osmose… qui reste du domaine du sensitif…

                            Le propre d’une chronique est de se nourrir d’émotions. Elle ne doit surtout pas être le reflet d’une réalité souvent bien morose et au « mieux » routinière…

                            Malgré la technologie omniprésente, voire envahissante, les femmes et les hommes ont peu changé, leurs désirs profonds sont demeurés les mêmes, et leurs sentiments sont identiques.

                            Jack London était l’écrivain préféré de mon père, je crois qu’en lui, toute une classe sociale et toute une génération se reconnaissait…

                            Mon héritage est là, Pauvre legs… Me direz-vous, peut-être pas…

                            Le monde n’est devenu plus compliqué qu’en apparence. Les préjugés sont toujours d’actualité, ce ne sont pas les « écrivants » qui diront le contraire. Voilà le credo (le terme n’est peut-être pas approprié pour London) de

L’auteur de Martin Eden.

                            Chaque homme ne peut accéder à la réussite que s’il se plie au conformisme ambiant et ses ambitions doivent se couler au moule édifié par le sens des convenances et le poids des habitudes. Vouloir faire de la littérature est d’une indécence rare lorsque l’on ne possède pas les arcanes d’une culture classique…

                            Par delà les années, les continents, les clivages, nous sommes toutes et tous des Jack London, des Martin Eden…

                            Les « frontières » sont devenues plus sinueuses… Plus étroites… La société s’est éclatée en de multiples couches, strates, tendances…

« Clubs », « Coteries » plus ou moins reconnus, et le passeport exigé n’est souvent qu’un agenda… Le seul manuscrit parcouru n’est, pour la circonstance, qu’un simple carnet d’adresses…

                            Alors, tout serait-il vain ? Je me plais à vouloir penser le contraire. Notre culture, nos cultures nous construisent jour après jour. Cela, nul ne peut nous le contester ou même nous le prendre… Et si écrire, c’est d’abord partager, la publication, même si elle représente pour beaucoup une forme de consécration n’est pas le but ultime…

                            La finalité de l’écriture, c’est le plaisir pris et éprouvé… Le chuintement de la plume, de la pointe Bic sur le cahier ou le crépitement du clavier, le texte mis en forme…

                            En cela, l’écriture, comme la lecture nous offre une évasion incomparable. Dans chaque imagination rencontrée : des univers entiers, des mondes fabuleux… Des milliards d’expériences vécues ou songées, inventées où à venir… La machine à voyager dans le temps, l’espace,  l’émotion, existe… C’est un banal crayon et une simple liasse de papier. Le plaisir est là… Le reste n’est qu’accessoire…

                   Ecrire, instrument de liberté, lecture, moyen de s’évader, de se construire. La face cachée de nos existences.

                   N’ayez nulle crainte d’une reconnaissance quelconque ou recherchée, vous êtes… Nous sommes… Des animaux fabuleux, puisque nous rêvons…

                   Les intellectuels possèdent souvent des cerveaux immenses et vastes, encombrés comme des greniers bien rangés. Malheureusement s’y accumule parfois de la poussière… La poussière des dogmes et des vues étroites qui voile et drape l’essentiel. L’émotion…

                   L’émotion qui fait battre les cœurs plus rapidement, l’émotion qui fait briller les yeux au cinéma… Ah ! La larme honteuse qui coule devant le mélo… C’est cette différence qui nous rend plus attachants…

                   « La mer est muette et profonde

                    toute chose dort dans son sein

                   un seul pas et tout est fini,

                   Un plongeon, une bulle, et plus rien. »

                                                        Longfellow.

                   Telle est la mort choisie par Martin Eden à la fin du roman…

                   Aussi, méditez, amies et amis… Cette mort est imagée mais elle transparaît chaque jour.

                   Cette mort, c’est le découragement qui nous gagne, qui vous gagne… face à des questions sans réponses… Le sentiment de sa différence…

                   Pourquoi écrire ? Je n’écris pas assez « bien »… Je n’intéresse personne…

                   Alors survient la chute ou plutôt le silence, la page blanche, et l’empreinte de la tristesse qui se grave dans les yeux.

                   Alors plus de plaisir, plus d’émotions…

                   Aussi que chaque lampe brille, que chaque fanal reste allumé et que les écrits s’écoulent sur le papier, s’envolent sur les voies virtuelles de La Toile planétaire…

                   Ne seriez-vous pas toutes et tous des vagabonds des étoiles ?

                   Rêvez…

 

 

                   « la clé du livre est LE TRIOMPHE DE L’ESPRIT »

                                                                  Jack London

 

 

Publié dans Chroniques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article